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Evidences 
2015 - 2017

Une femme dont le visage est dissimulé par une plante, un gâteau d’anniversaire constitué de carrés de sucre dont les bougies sont des cartouches d’une encre bleue qui dégouline, une pomme dont l’épluchure s’envole… Bienvenue dans le monde étrange de Véronique L’Hoste constitué de portraits et de natures mortes. Un univers tout en vertical dans lequel les règles et les normes n’ont pas cours et où il est souvent difficile de déceler le vrai du faux. Ironiquement intitulée « Evidences », alors qu’elle remet en cause les codes qui régissent et conditionnent notre vie, cette série nous incite à questionner la réalité qui nous entoure par l’association incongrue d’objets du quotidien habilement détournés. Si on l’envisage en anglais, son titre devient “Preuves”. On l’aura compris, Véronique L’Hoste se joue de nous en mêlant l’énigmatique et l’insolite avec, parfois, une pointe d’humour. 

 

Pas de tricherie ni de désir de nous leurrer mais la volonté, affirmée, de nous déstabiliser. Que regarde-t-on vraiment ? Une photographie, une sculpture ? Il faut apprendre à penser autrement. Précision : si la jeune photographe manipule le réel, ce n’est pas en ayant recours à la retouche numérique a posteriori. Tout se passe au stade de la prise de vue. C’est à ce moment-là que Véronique L’Hoste déconstruit les choses pour mieux les réorganiser, leur occultant leur normalité et leur logique au passage. Par exemple, lorsqu’elle cache un visage, c’est avec une véritable feuille de papier ; lorsqu’elle montre un bouquet de fleurs, c’est en se réappropriant une de ses propres images qu’elle réutilise sous la forme d’un collage qu’elle place derrière un vase en verre transparent qui, lui, est bien réel. D’une certaine façon, tout est vrai dans le travail de Véronique L'Hoste, pourtant rien n’est vraisemblable. 

Chaque photo est une saynète d’une pièce de théâtre… de l’absurde ; toutes réunies – guère plus qu’une vingtaine – elles forment un ensemble dont chaque spectateur est invité à interpréter le sens à sa manière. A travail atypique, présentation inhabituelle. Si Véronique L'Hoste ne réfute pas l’idée d’un accrochage classique, elle envisage surtout de montrer cette série sous la forme d’une installation où se côtoieraient et/ou se superposeraient tirages photographiques, encadrés ou non, affiches et autres dos bleus grand format reproduisant ses images. Une installation qu’elle imagine immersive de manière à cerner le spectateur afin de happer son regard et son esprit. Car il s’agit bien de cela :  nous extraire de notre zone de confort afin de nous déstabiliser.

A woman whose face is hidden by a plant, a birthday cake made of sugar cubes with candles of blue ink cartridges dripping, an apple with its peel flying away … Welcome to Véronique L'Hoste's strange world made of portraits and still lives. A universe with everything in vertical where rules and standards do not apply and where it is often difficult to distinguish the truth from forgery. Ironically entitled "Evidences" (the Obvious), while she questions the codes which govern and condition our life, this collection incites us to question the reality which surrounds us by the improper association of everyday objects skillfully diverted. If we envisage it in English, her title becomes "the Obvious". We have understood it, Véronique L'Hoste deceives us by mixing the enigmatic and the unusual with, sometimes, a touch of humor.

No deceit nor desire to deceive us but the will, asserted, to destabilize us. At what are we really looking? A photograph, a sculpture? We have to learn to think differently. To clarify: if the young photographer manipulates reality, it is not by resorting to digital retouching a posteriori. Everything takes place at the stage of the shoot. That’s when Véronique L’Hoste deconstructs things to reorganize them better, obscuring their normality and their logic along the way. For example, when she hides a face, it’s with an actual sheet of paper;

When she shows a bouquet of flowers, she re-appropriates one of her own images re-using it in a collage that she places behind a transparent glass vase which, is indeed very real. In a way, everything is true in the work of Véronique L’Hoste, nevertheless nothing is plausible.

Every photo is a sketch of a play … of the absurd ; quite gathered – barely more than about twenty – they ,make up a collection which every spectator  is invited to interpret in their own way. An atypical work with an unusual presentation. While Véronique L’Hoste does not refute the idea of a classic hanging, she intends in particular to show this collection in the form of an installation mixing and/or overlapping photographic prints, framed or not, posters and other blue back paper posters large format reproducing her images. An installation which she imagines as immersive so as to encircle the spectator to snatch their gaze and their spirit. As it is exactly that: to take us from our comfort zone in order to destabilize us.

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